mercredi 19 décembre 2012

L’avenir du manufacturing selon Mac Kinsey : compétitivité oui, emploi non

L'atout du manufacturing : l'innovation, pas l'emploi
Voici une récente (novembre 2012) et copieuse (170 pages) étude consacrée au manufacturing. Elle est réalisée par Mac Kinsey Global Institute (MGI). Son titre, Manufacturing the Future : The Next Era of Global Growth and Innovation, indique clairement son ambition: analyser le rôle du manufacturing dans l’économie mondiale et imaginer son futur à l’horizon d’une décennie. Bonne idée.

Parmi les informations les plus significatives celle-ci : il faut faire son deuil de l’industrie comme grand pourvoyeur d’emploi. Elle restera une source d’innovation, de productivité et de compétitivité mais plus le créateur d’emplois qu’elle a été.

Parmi ses recommandations, celle-ci, dont elle fait une priorité absolue : le développement de l’éducation et des compétences.

L’étude développe trois idées fortes :

1- Le rôle du manufacturing dans l’économie change 
En particulier le manufacturing comprend une part de plus en plus importante de services. Par exemple aux Etats-Unis chaque dollar de production réclame 19 cent de services et dans de nombreuses industries, les emplois du type « service » représentent jusqu’à la moitié des effectifs

Second changement : comme déjà signalé si le manufacturing continuera à être source indispensable de croissance et de richesse, il ne faut plus trop compter sur lui pour fournir de nombreux emplois. Son point fort reste le fait que la production manufacturière représente 77% de toutes les exportations (chiffre 2010). Et qu’elle pèse 70% de la R&D privée (2006)

L’étude montre enfin que la production manufacturière dans le monde continue de croître. Elle pèse 16% du PNB mondial et 14% de l’emploi. Mais le rapport montre qu’en réalité, la part du manufacturing est très variable selon l’état de développement des pays. Quand les économies s’industrialisent, sa part croît fortement jusqu’à atteindre 20 à 35% du PNB. Puis… elle décroit. Explication : à mesure que les travailleurs s’enrichissent ils consomment davantage de services, ce qui développe ce secteur d’activité.

2- Le manufacturing n’est pas monolithique 
MGI a réparti les activités de production manufacturières en cinq grandes catégories qui offrent des profils très tranchés et qui réclament des traitements et des stratégies bien différents

-Les entreprises du groupe « Global innovation for local market » (chimie, transports, machines…) représentent 34% de la valeur ajoutée mondiale du manufacturing (et 30% des emplois).
- Le groupe « regional processing » (pastique et caoutchouc, boissons, tabac, imprimerie…) se place en second avec 28% de la valeur ajoutée (et 37% des emplois).
- Le groupe « Energie et/ou commodités à fort contenu en ressources » (bois, pétrole, papier…) compte pour 22% de la valeur ajoutée (et 13% des emplois) .
- Le groupe « Technologies globales/Innovateurs »  (semiconducteurs, ordinateurs, médical…) pèse 9% de la valeur ajoutée (et 8% des emplois)..
-Le groupe « produits à fort contenu en main d’œuvre » ne représente lui que 7% de la valeur ajoutée (et 12% des emplois).

3- Le manufacturing  entre dans une nouvelle dynamique
Mc Kinsey identifie quatre tendances à l’horizon 2025:

- La majorité de la consommation sera le fait des économies en développement ce qui créera de belles opportunités de marché
- Dans les marchés traditionnels la demande sera plus fragmentée avec des offres plus variées et comportant davantage d’après vente et de services
- Un riche pipe line d’innovation - des nano matériaux à l’impression 3D en passant par la robotique -  promet de créer de nouveaux types de demande et d’augmenter encore les gains de productivité dans tous les domaines de la production.
- L’environnement économique continuera toutefois d’être extrêmement incertain et en tout cas moins bon qu’il ne l’était avant la récente crise.

A lire
L’executive summary (16 pages)
Le rapport complet (170 pages)

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