mercredi 15 février 2012

Philippe Varin, Louis Gallois et Philippe Crouzet sur la Chine

Sujet de la deuxième conférence organisée lundi dernier par La Fabrique de l’Industrie, le think thank présidé par Louis Gallois : les entreprises françaises et la Chine. Trois patrons se sont exprimés sur leur stratégie, les opportunités de ce marché et les menaces à venir : Philippe Varin, pdg de PSA, Louis Gallois pdg d’EADS et Philippe Crouzet, à la tête de Vallourec. Instructif.

Tous s’accordent à sur un point : la présence en Chine est indispensable à leurs entreprises et profitable pour elles. PSA, qui y a deux usines à Wuhan, va en ouvrir une autre sur ce site et une quatrième à Shenzhen, pour produire des DS5. Elle fabriquera ainsi  quelque 750 000 voitures sur le territoire chinois.
Philippe Varin, pdg PSA.
« Dans 10 ans le marché chinois pour les berlines haut de gamme comme la 508 ou la DS 5, sera 3 fois plus important que le marché européen » dit Philippe Varin. Et pour justifier le profit que la France peut tirer de ces usines chinoises, il ajoute : « Nous, produisons 135 000 Peugeot 508 à Rennes et 65 000 à Wuhan. Cela nous permet d’amortir notre R&D sur un volume plus important et d’accompagner ainsi notre montée en gamme. »

 Idem pour EADS. Le groupe produit en Chine des hélicoptères et des Airbus.

Louis Gallois, pdg EADS
 « Grâce notamment à l’ouverture de notre usine d’assemblage d’Airbus, notre part du marché chinois est  passée en quelques années de 15% à 50%. Nous ne produisons en Chine que la moitié des avions qui y sont vendus, les autres viennent d’Europe, de même que beaucoup de composants » affirme Louis Gallois.
Vallourec, lui aussi est implanté de longue date en Chine.

Philippe Crouzet, pdg Vallourec
« On doit absolument y être car c’est le plus grand marché du monde », dit Philippe Crouzet, qui précise : « les deux tiers de ce que nous vendons en Chine sont produits localement, le tiers restant, des produits haut de gamme ou des petites séries, vient d’Europe, France ou Allemagne ».
Bref, il faut produire en Chine et si l’on en croit ces exemples, l’installation d’usines locales  a des retombées positives sur la production en Europe.

Problème : depuis peu, les choses changent
« Hier les entreprises étrangères étaient les bienvenues, elles apportaient leur mode de management. Désormais, les entreprises chinoises veulent être des entreprises à part entière et ne plus dépendre des étrangers. Cela les amène à être plus exigeantes en termes de transfert de technologie et  nous conduit peu à peu à entrer en concurrence frontale avec des produits issus d’entreprises chinoises » dit Philippe Crouzet
Philippe Varin et Louis Gallois font la même constatation : « les guichets se ferment pour les investisseurs étrangers » – les joint ventures 50/50 on fait place à des JV où la Chine doit être majoritaire – et la pression s’intensifie pour exiger que les occidentaux transfèrent leur technologie. Les patrons de PSA et d’EADS savent que d’ici à quelques années il devront s’affronter à des voitures et des avions conçus et produits par des entreprises locales.

Quelles cartes jouer face à cela ? Rendez-vous demain pour le savoir…

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